Un tout petit bout de tout ça...

Quand un petit garçon de dix mois ne parvient pas à se rendormir et que, pour l'aider, vous le prenez dans vos bras, dans une pénombre quasi-totale...
Quand sa main gauche semble s'être miraculeusement re-soudée avec son visage par l'intermédiaire de son pouce coincé contre son palais et que sa main droite s'est agrippée à votre doigt...
Quand son souffle, rapide en premier lieu, se ralentit progressivement et qu'un apaisement semble se propager dans tout son petit corps alors que l'endormissement s'opère...

Quand vous réunissez tous ces éléments, vous ressentez une paix universelle.
Cet enfant qui s'endort dans vos bras dégage une force bien plus puissante que tout ce que vous pourriez imaginer...
(Même si cette force ne dépasse jamais les murs de la pièce d'où elle est produite...)

Merci Gaspard, merci petit bout, et bonne nuit...

Je crois que je suis tombée amoureuse.

De qui ?

Oh, ce que je peux dire de lui, c'est que c'est un saint. Pourtant la religion n'est pas au centre de ses priorités. Il est bouillonnant de vie et passionnant d'histoire(s). Je pourrais d'ailleurs l'écouter des heures me la raconter, son histoire : toutes ces petites choses et ces petits détails dont je ne me lasse pas, toutes ces belles et grandes choses qui m'émerveillent... Il pétille de toutes les riches rencontres qu'il fait et de toute la beauté qu'il dégage.

Il a des manières d'un autre temps qui ajoutent des étincelles à son charme.
Paradoxalement, il est vieux tout en étant en perpétuelle cure de jouvence. Il n'est jamais loin de la jeunesse. D'ailleurs, si l'éducation est bien une science, lui, est prince en son palais.

Il est riche de culture, de lectures et de savoirs. Il est riche de voyages à travers les mers, de promenades en musique, de musées et de films. Il donne beaucoup à ceux qui l'aiment. Il est difficile de le partager, mais il le faut pourtant, d'autres viennent du bout du monde pour le voir, alors que j'en suis si proche chaque jour... Il est d'ailleurs très international par les langues qu'il parle.

Son côté italien me nourrit - ne serait-ce que par la pensée - de mille mets délicieux dont les recettes familliales sont truffées de secrets, et, de l'autre côté, le côté français me nourrit de ses spécialités fromagères.
Et au milieu, coule la Seine.
Il est à sa place en ville, et pourtant, rien qu'à l'évocation de son nom, on se sent en pleine verdure...

Oui, vraiment, je crois que je suis tombée amoureuse.

D'un quartier.

De Saint Germain des Prés.

What else ?