Se Souvenir Des Belles Choses

Lisez, regardez, contemplez, souriez, partagez...
Et souvenez vous...

... des belles choses!

26.6.07

Les 48h de Malakoff.

J'avais dit que j'en parlerai. Je tiens donc mon engagement...

Il était difficile de parler de son sourire, de ses bras fabuleux.
Il était difficile de parler de ses qualités et de ses talents.
Il était difficile de parler de son émerveillement et de sa surprise devant le Rocky Horror Picture Show ou devant sa découverte de la cuisine Japonaise et de - notamment - les M7.
Il était difficile de parler de sa tendresse, de nos danses et de nos jeux.
Il était difficile de parler de nous.

Voilà qui est fait désormais.

Cela ne m'empêche pas d'avoir des difficultés
à finir l'écriture de cette histoire entamée depuis un mois...
(A venir sur Egie's Corner...)

4.6.07

La valse des souvenirs, une balade au pays... de chez moi.

Ce soir, aucune envie de voir les parents. Finaude, je mens un peu, annonce que je ne mange pas à la maison et sors discrètement...
Lecteur mp3 sur les oreilles après avoir mis dedans le joli dossier fourre-tout "Soft", je déambule jusqu'au prochain restaurant dealer de junk food.
Mon livre dans mon sac, je prévois d'y rester un peu, juste le temps de m'absenter de la maison.
Un peu de junk food? Oui un peu. Juste de quoi se faire plaisir mais pas assez pour se faire de mal.

*Iris, The Goo Goo Dolls*

Drôle de type qui me louche dessus. Tant pis pour la lecture, je file. A peine levée, je vois qu'il se lève aussi. Je presse le pas et je vois qu'il s'engouffre derrière moi...
Il ne louchait pas sur moi, mais sur ma place, bien calée dans un coin, loin de tout.
Finalement, je la lui laisse sans problème...

A peine sortie de cet antre de dépravation gastronomique, je me mets en quète de quelque chose à faire. Marcher. Faire un petit tour puisqu'il fait bon...
Allez, marcher quelques rues, faire un petit tour de quartier et rentrer...

*Philadelphia, Neil Young*

Il fait bon, un petit vent rafraichissant m'engage à aller un peu plus loin. Me promener un peu dans ce quartier que j'aime, dans cette ville que je n'aime pas.
Jusqu'au Champ de Mars? Allez, zou...
Tiens, le garagiste a définitivement fermé. Un magasin pour chiens?
Voilà qu'on a un magasin pour chien hype-branchouille dans le quartier. Gamelle et paletot de luxe, laisse à piquots, plaid anti-poils et croquettes hautement gastronomiques. Sans parler des joujous, pouet-pouets et autres grelots aux couleurs fluos... Soit...

*La valse du danseur de lune, Amélie les Crayons*

Passage devant chez PH. Visiblement pas là, pas de lumière à sa fenêtre.
J'avance avec entrain et me présente devant un carré d'herbe du Champ de Mars.
Envie de fouler quelques instants ce sol tendre... Mes pieds de parisienne ne connaissent que les étendues tiédasses de goudron qui recouvrent la "ville-lumière". (La "ville-lumière" a un fond noir...? Soit. C'est pour qu'on la voie mieux, la lumière.)
Je lève les yeux pour saluer la grande dame. Elle me répond d'un milliers de petits clin d'yeux et fait pétiller ma pause verte.

*Let Go, Frou-Frou*

Extrait de la bande originale de Garden State. Je ne bénirai jamais assez mon lecteur mp3 de me faire ce cadeau à ce moment exact.
Alors qu'il fait bon, qu'un petit vent me chatouille le cou, que je suis dans un petit coin de verdure (on fait ce qu'on peut quand on est à Paris), que je me sens bien, cette chanson me rappelle ce film à l'ambiance si particulière...
La mort est un processus rectiligne, la vie est une chaine de montagnes russes.
Plutôt une vie avec de durs moments de souffrance qu'une vie sans ressenti. Vivre les plus hautes joies et les plus dures tristesses, mais les ressentir pleinement et se sentir vivant. Pas de vie aseptisée. Pas de médicaments qui te rendent amorphe et qui effacent ta souffrance. Vivre à fond et souffrir s'il le faut. Mais ressentir. Apprendre à s'en remettre plutôt qu'apprendre à ne pas être touché. Mais ressentir. La joie, la peine, jusqu'au fond du ventre. Même si ça fait mal: ressentir. Et s'en remettre. Parce que la vie est belle, quoi.

Et je reprends ma marche sur cette chanson, que je remets une seconde fois...

A chaque fois que je repense à ce film et surtout à cette chanson, je frémis. Une telle leçon de vie, un tel enseignement, si simple et si subtil. Vivre, putain. Ca fait du bien. On douille souvent, mais qu'est-ce qu'on peut apprécier encore plus les moments de joie quand on a connu la peine!
Comme dirait Nathalie, c'est la nuit que l'on voit le mieux les étoiles...

*Graines d'étoiles, Emilie Simon*

Je continue mon chemin et retrouve la rue dans laquelle le photographe m'avait emmenée l'autre jour pour l'article sur les Free Hugs. De nuit, la lumière est moins porteuse, là elle inquièterait presque un peu.
Continuons donc cette route. Cette balade des souvenirs...

A connaitre parfaitement les grands axes de son quartier et des quartiers limitrophes, on connait mal leurs petites rues. Je choisis celles-ci pour faire un peu l'exploratrice. Je découvre de nouvelles rues, de nouveaux points de vue, des images, des commerces, des immeubles... La curiosité me fait pétiller la rétine. De beaux immeubles droits, fiers et grands. Splendides. (j'ai toujours préféré le style Flamand de Lille au Haussmanien de Paris, mais je ne peux que reconnaitre le côté magistral de ce dernier...).

*This woman's work, Maxwell, Unplugged*

Je m'avance vers une curiosité de ce quartier-là : le village suisse. C'est un quartier d'antiquaires en tous genres, mais relativement haut de gamme et assez peu bon marché. (Ca va avec l'architecture des immeubles et le style de vie des gens qui les habitent, surement...). A ma grande et effroyable surprise, je découvre une "oeuvre d'art" plus qu'étrange dans une vitrine. C'est une gigantesque statue (en bronze?) de près de deux mètres. Elle figure une femme à tête de loup(-ve), tenant une pause chic, ayant un tiroir de commode en guise de poitrine (avec un morceau d'étoffe en or dépassant dudit tiroir) et un hommard en or en guise d'abdomen...
Je ne pouvais résister à l'envie de vous en faire part, alors... Voilà.

*Don't Panic, Coldplay*

Après cette fabuleuse photo, je ne souhaitais pas m'attarder devant ce drôle d'animal et continuai ma route... Les grandes avenues qui bordent le champ de mars se rejoignent toutes ou presque à un moment donné. J'approche de l'école militaire pour finalement prendre la direction inverse, je me sens quelque peu "appellée"...

Il fait toujours aussi bon, soirée fraiche pour une soirée d'été, mais puisque nous sommes encore au printemps, la soirée est plutôt chaude... (oui, j'ai essayé de vous confondre... , et puis en le faisant exprès, hein. c'est le côté interactif de l'écriture... hum reprenons.) Un peu de vent frais pour détendre l'air, les cheveux qui partent tout seuls dans tous les sens, c'en est presque amusant. (qui a dit que je m'amusais d'un rien? c'est relativement assez plutôt vrai. enfin environ. voilà.)

*Say it ain't so, Murray Head*

Je passe devant les vestiges du Kinopanorama. Une seule salle de cinéma, visiblement pas assez rentable, malgré son grand écran alors unique et plus qu'appréciable... Des années que ce cinéma a fermé, des années que le quartier se demande ce que cet espace va devenir...

Ca fait partie des questions qui reviennent souvent à l'ordre du jour avec la piétonisation de la rue du Commerce, la rénovation -que dis-je - la reconstruction du centre commercial Beaugrenelle, les voies de bus, les travaux de la piscine Keller (dites-moi qu'elle rouvre bientôt...!!), la zone verte, le tramway et les aménagements de la petite ceinture en voie de promenade. (Mine de rien je me renseigne un brin sur mon coin, je me fais plaisir toute seule, excusez-moi.) (Nan parce que une anti-parisienne qui prend autant soin de savoir ce qui se passe près de chez elle montre tout de même un attachement au quartier, c'est indubitable... Revenons à nos moutons.).

*You're not alone, Olive*

Je vous avais parlé d'un appel précédemment? Eh bien me voilà arrivée à destination de cet appel. Je voulais illustrer cette soirée de ressentis. J'ai ressenti jusque là des plaisirs visuels et auditifs, un peu de tactile et quelques effluves lors du passage au champ de mars... Je voulais me faire plaisir d'un point de vue gustatif mais également pour faire ressusciter une madeleine.
Je fais quelques pas, j'entre dans la boutique et je commande un cornet de glace "Dulce de Lecce" le tout recouvert de vermicelle en sucre multicolore... Souvenirs de mes trois ans chez les cow-boys et des marchands de glaces fabuleuses... Avec une multitudes de choses dedans ou à mettre par dessus... Ce soir, je dis merci Haagen Dazs pour cette jolie madeleine.

*Vu d'ici, Emilie Simon*

Je resors de la boutique avec mon trophée à la main. L'espace d'un très court instant, je m'apprete à reprendre les rues déjà empruntées en sens inverse. Drôle d'idée puisque je les ai déjà visitées ce soir... C'est justement ce qui m'attirait, je les savais désertes...
Réalisant le problème, je me suis dressée face à moi-même et je me suis auto-grondée : "pas de honte à avoir de se faire plaisir avec une glace en pleine rue. Reprends donc ta route dans la direction initiale et si des regards te faisaient culpabiliser d'avoir fait l'acquisition d'un tel trophée, lève la tête bien fièrement, souris, rappelle toi l'essence même de cette soirée et croque dedans à pleine dents. Que les aigris rachitiques qui voulaient te faire culpabiliser d'arrondir tes propres formes t'envient et te jalousent de vivre ta soirée aussi pleinement."

*Les remorques, Les Innocents*

J'entame donc la descente de la rue du Commerce.
Mmmh, je vous surprends si je vous dis que cette rue est pleine de magasins? Il fait nuit et les magasins sont fermés, je profite pourtant d'une ou deux vitrines. Je ferme les yeux devant certaines. En y pensant, j'ai parfois mal en pensant aux maux de coeurs que subissent certains miroirs le matin, quand certaines demoiselles (qui a dit les teenpouffes du lycée bilingue?) choisissent leur parure quotidienne.

*In the waiting line, Zero 7*

J'aime bien voir les traces du passé dans la vie d'aujourd'hui. La rue du commerce bouge énormément et les enseignes changent régulièrement, mais quelques vestiges d'hier subsistent. En effet plusieurs immeubles ont gardé sur leur fronton des enseignes des magasins d'il y a cent ans. "A la cloche de Grenelle" orne le numéro 93 et une autre orne le dessus de l'Occitane...
J'aime, j'aime, j'aime!!

*Other delight, Hooverphonic*

Petit virage, la première boulangerie bio du quartier. (Leur sandwich au poulet est à tomber... le porte monnaie aussi en prend un coup...). Oh, le magasin de mon premier téléphone (oui, c'est passionnant, je sais, mais le monsieur me dit toujours bonjour sept ans et demi après...!). En face, le bijoutier "Pauline et Philippe" où ma cousine Pauline et son meilleur ami Philippe (devenu mon beauf depuis... Daaaaalllaaaaas ton univ... oups.) étaient venus voir s'ils pouvaient avoir droit à quelque chose gratuitement du fait de leurs prénoms. Ils n'ont eu droit qu'au sac du magasin...
Un regard en biais me permet d'apercevoir ma chère librairie (dont j'avais parlé sur Egie's Corner, pour ceux qui suivent parallèlement les deux blogs).

*Disarm, The Smashing Pumpkins*

Quelques pas de plus, et je retrouve le magasin de mon grand copain depuis des années: La maison du collectionneur. Depuis l'album d'images Suchard "La vie fière et joyeuse des scouts" acheté il y a de ça sept ans, mes collections, mes cadeaux et mes idées ont trouvé chez lui de quoi s'alimenter... Et depuis, "monsieur collectionneur" comme je l'appelle, est devenu mon copain de papotage. Lors d'une recherche pour un exposé, il m'a laissé lui emprunter deux exemplaires de la revue l'Illustration afin que je n'aie pas à payer ces revues pour quelques informations glanées au travers des articles. Un cadeau à faire, il saura toujours bien me guider, besoin d'épancher un tracas, il est là aussi... Plus qu'un commerçant, il est pour moi un rendez-vous du quartier (et ses deux magasins sont toujours remplis de merveilles du passé... Revues, papiers, bibelots, objets publicitaires, vieux livres, vieux jouets... une caverne d'Ali Baba...!)

*Desert Rose, Sting & Cheb Mami*

Avançons avançons... Le café le Cosmos, tout refait à neuf? Un brin de chic pour le quartier. (Même si je regrette ses chaises en plastique moulé rose, top design...). Juste à côté, ma cantine du matin, parce que le matin et moi, on n'est pas copains, et que le petit déjeuner, c'est dans le métro, après un passage à la boulangerie... Et quel plaisir de ne pas avoir (ou presque) à faire sa commande en entrant dans la boutique. Un regard à la boulangère et elle sait ce que je veux, comme chaque matin...
En face, la grande et fabuleuse papeterie. Mon marchand de couleur et ma source d'idées... Mes deux dernières pancartes Free Hugs sont deux purs produits de cette papeterie... (Ah et juste avant, il y avait le magasin de photocopies avec le jeune homme que j'aime bien à l'interieur. Il prend toujours soin de mes dossiers et de mes travaux, il est gentil, j'l'aime bien. Non pas de *soupire* parce que bon, hein, voilà quoi.)

*Fuseau Horaire, Amélie les crayons*

Le lecteur mp3 toujours sur les oreilles, je continue ma balade le long des quelques rues qui me conduisent chez moi.
Le vent toujours dans les cheveux, la tête dans les étoiles et les pieds on-ne-peut-plus sur terre, avec cette envie folle de vivre et cette rage de ressentir.

Faites-moi vivre, faites-moi vibrer, faites-moi partager vos ressentis, je m'en nourrirai alors pleinement...